mercredi 24 février 2010

COMSAT ANGELS Waiting for the miracle (1980)


«There’s no future in England’s dreaming»… rétrospectivement, le hurlement de ce pourri peroxydé de John Lydon qui pissait sur Pink Floyd et la reine mère s’est révélé être un amuse bouche au vu du climat oppressant et macabre de l’Angleterre post punk. Les cygnes de la tamise ont dû cohabiter malgré eux avec les corbeaux noirs chers à notre Barbara à plume et la dinde conservatrice de fer. Sheffield ne fait pas exception à la règle à l'époque et former un groupe pour Stephen Fellows et sa bande reste le meilleur placebo pour espérer survivre. Avec un nom emprunté à une nouvelle de JG Ballard, Comsat Angels commence sa carrière en s’imposant d’emblée avec un single imparable «Independence day» qui fit mouiller le slip à poche de John Peel, ce dernier les conviant d’emblée à l’une de ses «Sessions» .

Au spleen pathologique et néanmoins fascinant de Ian Curtis, Fellows répond par une voix et des textes certes sombres mais qui semblent plus évoquer une petite boule d’angoisse que l’envie de fourrer un sèche cheveux sous tension dans sa baignoire (et non pas ailleurs n’est ce pas Claude?)

L’album ne tarde pas à suivre en 1980, le groupe étant signé rapidement par Polydor pour trois disques. L’angoisse cohabite avec une tension ainsi qu’une volonté de s’en sortir, en attestent des textes non dénués d’ironie. Les basses sautillent et font trembler la bouteille d’eau minérale sur l’ampli pendant que le synthé tente des approches coquines avec une guitare convulsive à la timidité idoine. Comsat Angels partage ses premières tournées avec Gang Of Four , leur utilisation martiale et politique de leurs instruments étant très similaires. Mais alors que le quatuor de Leeds confirmera qu’il vaut mieux remuer son bassin que ses méninges, Comsat Angels glissera avec ses deux albums suivants, «Sleep No More» (1981) et «Fiction» (1982) dans des ambiances bien plus macabres et marécageuses. Certes non dénués d’intérêts, ces deux disques demeurent beaucoup moins accessibles contrairement à la concurrence qui commence à faire rage sur les terres du Royaume Uni, notamment le berger Ian Mcculloch et ses Bunnymen.

En plein boom 80’s et pour survivre, le cocon nébuleux donnera naissance aux C.S. Angels, gâchant ainsi le curriculum vitae d’un groupe qui aurait pû voler parmi les plus grands sans ses rêves de supermarché. L’ambition commerciale du groupe flirtera lamentablement avec des tacherons tels que Spandau Ballet et les garçons coiffeurs de l’époque, armés d’un synthé en bandoulière et comme unique talent un brushing impeccable. Et si la décoloration ne tuait pas que le cheveu? Et si finalement on ne pouvait pas faire ce que l’on veut avec ses cheveux ? Mr Lydon semble d’accord…
Franck aka Trashyshooper




Paru en 1980
(Polydor)

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