En ces temps de dématérialisation avancée, où les disques ne se résument souvent plus qu'à une suite de fichiers, demeure parfois un choc esthétique et visuel. La pochette du sixième album de Shearwater, groupe adulé des critiques indés, en fait partie. Elle pourrait d'ailleurs être mise en perspective avec celle du dernier Midlake, les deux groupes texans ayant notamment pour eux en commun un curieux attrait envers les tuniques à capuches, et surtout une mystérieuse quête guidée par la lumière. Les auteurs du récent «The Courage of Others» semblant plutôt pour leur part tenter de s'extirper d'une lugubre forêt.
«The Golden Archipelago» est une véritable ode au voyage, un appel du grand large. Optant en général pour des visuels assez chiadés, mettant régulièrement en scène la nature, ce dernier traduit bien le ressenti qui se dégage de son écoute, dénotant une ouverture vers l'extérieur, avec cette lumière quasi aveuglante se reflétant sur l'océan, se distinguant de la sensation plus introspective du précédent «Rook».
Le principal artisan de ce changement de cap n'est autre que le capitaine de ce vaisseau héroïque, Jonathan Meiburg, dont la voix épouse plus que jamais une insolente gamme d'émotions. L'ancien compère de Will Sheff au sein d'Okkervil River, asumant désormais pleinement son leadership, la pose ici sur de luxuriantes compositions, d'une richesse d'orchestration comparable au travail d'orfèvre de Grizzly Bear sur «Veckatimest» (voir le splendide «Landscapes at speed»).
Tantôt caressante et en apesanteur sur «Hidden lakes» ou sur le superbe mais trop court «Runners of the sun» avec ses cordes discrètes, elle se fait épique et sonnant la charge sur l'immense «Black eyes» (sommet de l'album) ou sur «Corridors», pour tout simplement s'envoler et rejoindre une colonie d'oiseaux marins (chers à l'ornithologue Meiburg).
D'aucuns leur reprocheront une tendance à la grandiloquence (notable sur «Uniforms»), mais cette emphase assumée sied à merveille à leur univers, subtil mariage de mélodies raffinées et de puissance orchestrale. Cette traversée vers l'archipel d'or se révèle au final un pur moment de grâce.
«The Golden Archipelago» est une véritable ode au voyage, un appel du grand large. Optant en général pour des visuels assez chiadés, mettant régulièrement en scène la nature, ce dernier traduit bien le ressenti qui se dégage de son écoute, dénotant une ouverture vers l'extérieur, avec cette lumière quasi aveuglante se reflétant sur l'océan, se distinguant de la sensation plus introspective du précédent «Rook».
Le principal artisan de ce changement de cap n'est autre que le capitaine de ce vaisseau héroïque, Jonathan Meiburg, dont la voix épouse plus que jamais une insolente gamme d'émotions. L'ancien compère de Will Sheff au sein d'Okkervil River, asumant désormais pleinement son leadership, la pose ici sur de luxuriantes compositions, d'une richesse d'orchestration comparable au travail d'orfèvre de Grizzly Bear sur «Veckatimest» (voir le splendide «Landscapes at speed»).
Tantôt caressante et en apesanteur sur «Hidden lakes» ou sur le superbe mais trop court «Runners of the sun» avec ses cordes discrètes, elle se fait épique et sonnant la charge sur l'immense «Black eyes» (sommet de l'album) ou sur «Corridors», pour tout simplement s'envoler et rejoindre une colonie d'oiseaux marins (chers à l'ornithologue Meiburg).
D'aucuns leur reprocheront une tendance à la grandiloquence (notable sur «Uniforms»), mais cette emphase assumée sied à merveille à leur univers, subtil mariage de mélodies raffinées et de puissance orchestrale. Cette traversée vers l'archipel d'or se révèle au final un pur moment de grâce.
Cédric B
8,5/10
Paru le 23/02/10
(Matador/Naïve)
http://shearwatermusic.com/
http://www.myspace.com/shearwater
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