dimanche 14 février 2010

PANTHA DU PRINCE Black Noise / This Bliss


Actif depuis 2002 sous le royal pseudonyme de Pantha du Prince, l'allemand Hendrick Weber (également connu sous ceux de Panthel ou Glühen 4) a sorti cette semaine son troisième album, «Black Noise».

Découvert tardivement pour ma part, le choc inhérent à l'écoute devenue rapidemment obsessionnelle de « The Bliss » (son second opus datant déjà de 2007), encore tout frais au sein de mon système sensoriel, est encore bien loin d'être digéré. Après une relative prise de distance vis-à-vis de l'électronique minimale en général, devenue peut-être trop austère si ce n'est ennuyeuse, ce disque fut celui de la réconciliation voire de la révélation.

Car l'artiste de Hambourg transcende littéralement le genre, il est sans aucun doute celui qui le porte le plus haut depuis le danois Trentemøller. Chacune des longues plages délivrées sont autant d'histoires dont on ne serait jamais sûr, pour notre plus grand bonheur, de connaître la chute, ni même de réussir à se familiariser entièrement avec les protagonistes, tant ceux-ci évolueraient au fil du temps. «Saturn Strobe» et ses cordes majestueuses illustre à merveille ce propos, tandis que le puissant et titanesque «Moonstruck» dévaste tout sur son passage, avec son gimmick obsédant.
Dans une veine minimale plus classique mais néanmoins précieuse, «Urlichten» ou «Steiner Im Flug» tirent leur épingle du jeu, alors qu'«Eisbacken» et son canevas de bleep en tous genres possède d'une certaine manière des vertus thérapeutiques.


Signé depuis peu sur Rough Trade Records, pas forcément connu comme une terre d'asile pour les artistes issus de la sphère électronique, Pantha du Prince n'a donc pas choisit la facilité en évoluant loin de ses terres. Mais ce «Black Noise» se montre à nouveau à la hauteur de ses ambitions, et l'audience du prodige mériterait à s'en trouver élargie. Tout commence ici par deux passionantes symphonies à base de carillons, xylophones et autres percussions squelettiques («Lay In A Shimmer» et «Abglanz»). «The Splendour», premier extrait de l'album (qui voit la participation de Tyler Pope, bassiste de LCD Soundsystem), tout en élégance et en retenue, poursuit dans cette voie avec grâce. On atteint ensuite des sommets sur «Stick To My Side», la voix de Noah Lennox sublimant les textures sibyllines de l'allemand, avec cette mélodie faussement innocente et véritablement ensorcelée dont le chanteur d'Animal Collective a le secret. «Bohemian Forest» domine une seconde partie d'album peut-être un chouillat moins inspirée, bien que joliment ponctuée par deux morceaux très aériens («Im Bann» et «Es Schneit»).

Au final, une double chronique pour évoquer deux disques majeurs, dont la pureté des sonorités cristallines ne s'apprécie par ailleurs que d'avantage au casque et dont le premier (« The bliss ») peut être qualifié tout simplement de chef-d'oeuvre. La résultante du travail d'un orfèvre qui, aux côtés notamment de Trentemøller ou Four Tet, offre aujourd'hui à la musique électronique en général et à la techno minimale en particulier ses plus belles pièces.
Cédric B




This Bliss : 8,5/10 (paru le 05/03/07 sur Dial Records/La Baleine)

Black Noise
: 7,5/10 (paru le 09/02/10 sur Rough Trade Records/Naïve)

http://www.panthaduprince.com/
http://www.myspace.com/panthaduprince

Pantha du prince (feat Panda Bear) - Stick to my side (Official video) from Amaury Riega on Vimeo.



Pantha Du Prince - Black Noise album trailer from Rough Trade Records on Vimeo.

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Deux morceaux en écoute dans le lecteur


3 commentaires:

  1. Perso j'aurais mis les deux albums au même niveau, chacun répondant à l'autre. Merci pour le lien :)

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  2. Quoiqu'il en soit, c'est du très haut niveau.
    Pas de soucis pour le lien, j'aime bien le principe.

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  3. Et n'oubliez pas qu'on pourra les voir à Paris en première partie du concert d'Hot Chip même si je suis assez peu d'accord avec votre critique de leur fernier opus.

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