
Le premier essai d'
Anders Trentemøller paru en 2006,
The Last Resort, plaça d'emblée le danois au rang de virtuose des musiques électroniques, tant ce chef-d'oeuvre inusable se révélait un des grands disques de la décennie écoulée. . Découvert comme DJ et producteur house, il compose une musique brassant techno minimale, electronica, ambiant, dub et cold-wave. Une compilation de remixes (The Trentemøller Chronicles) et un mini-live (Live In Concert EP) plus tard, il sort aujourd'hui son second album studio.
L'univers de
Trentemøller ne se laisse pas forcément apprivoiser au premier contact. La richesse de ses morceaux nécessite plusieurs écoutes attentives (et de préférence sur une installation hi-fi digne de ce nom), qui plus est lorsque de nouveaux éléments marquant font, comme ici, leur apparition.
The Mash And The Fury, qui débute sur des sonorités voisines de celles de
Mark Bell pour évoluer, grandir et exploser dans un véritable orage sonore, nous éclaire au sujet de la première grande nouveauté du disque : les guitares. Le danois, qui possède une culture musicale plutôt orientée rock, les dissémine ici et là tout au long de ce
Into the Great Wide Yonder. Menaçantes sur le morceau d'ouverture, elles célèbrent ensuite le plus souvent les heures de gloires de la surf-music et du western spaghetti, comme sur
Past the Beginning of the End, sur lequel elles cohabitent amoureusement avec une guitare accoustique, avant de croiser la route des Cramps liftés par Alec Empire sur le métallique
Silver Surfer, Ghost Rider Go!!. L'autre innovation essentielle de ce nouvel album provient de l'apport des voix. Grand fan de
Hope Sandoval, le natif de Copenhague a convié sa compatriote
Marie Fisker sur
Sycamore Feeling qui constituent, avec
Even Though You're With Another Girl, les titres vocaux les plus aboutis.
Neverglade accueille
Fyfe Dangerfeld (le chanteur de
Guillemots), utilisé dans un contre-emploi, tandis que
Ti ne convainc guère. Mais
Trentemøller n'oublie pas pour autant ses premiers amours, avec un
Shades of Marble d'une veine plus techno (et sublimé par les guitares) ou un
Haxan rêveur et batailleur à la fois.
Ce second album studio pourra dérouter de prime abord, mais une écoute attentive ne décevra pas les nombreux admirateurs de cet artiste majeur des musiques électroniques (aux côtés de
Pantha du Prince pour la richesse des sons ou de
Massive Attack pour la profondeur des basses), qui compose, joue et arrange avec une précision et une minutie d'orfèvre. Si
Into The Great Wide Yonder s'avère relativement différent de son prédécesseur, c'est précisement sur cette évolution que l'on s'attardera pour savourer ces nouvelles orchestrations électroniques.
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