vendredi 27 août 2010

KLAXONS Surfing The Void

Propulsés malgré eux chefs de file d'un mouvement (mort-né?) typiquement britannique (de son éclosion à sa teneur), la nu-rave, les Klaxons sortent en 2007 Myths Of The Near Future, qui confirme alors de par sa verve mélodique les singles qui les avaient placés en haut des charts. Trois ans plus tard, paraît finalement leur nouvel album au terme d'un bras de fer interminable avec leur maison de disque, celle-ci leur ayant expressément demandé de le ré-enregistrer.

Surfing The Void n'est pas un disque amical. Mais, plus grave, il possède même de prime abord les symptômes du fameux second album raté. L'an passé, le groupe, alors en pleine crise, se sépare de James Ford, le pourtant talentueux batteur/producteur (Simian Mobile Disco, The Last Shadow Puppets...). Ils font alors appel, pour le remplacer, à un producteur de nu-metal, Ross Robinson (Korn, Deftones), avec pour conséquence directe un son dopé, tout en muscles. A tel point que certains morceaux se noient littéralement sous le poids d'une batterie bien trop lourde et d'effets trop pompiers (Surfing The Void et son horrible refrain). D'autres se distinguent par un véritable tiraillement, une lutte intestine entre une production boursouflée et des mélodies tentant tant bien que mal de se frayer un chemin (Flashover, Cypherspeed). Car les Klaxons négligent trop souvent ici (à moins que ce ne soit volontaire, ou le souhait de leur mentor) leur qualité principale : l'intensité mélodique. Que plusieurs titres viennent pourtant nous rappeler, s'il le fallait : Echoes (vraie réussite drapée de dramaturgie), Valley Of The Calm Trees (mélodieux à souhait et psyché à la MGMT) ou Twin Flames (dans une moindre mesure).

On arrive au terme de Surfing The Void exténué, épuisé. La faute à une production frimeuse et rustre qui ne rend absolument pas service au groupe. Une impression de gâchis surnage car le potentiel des Klaxons, qui ont donc négocié ce virage du second album plus que laborieusement, n'est pas exploité dans le bon sens. A tel point que l'on se met à rêver de ce que ce magicien de James Ford aurait pu faire de ce disque...
Cédric B
5,5/10

Paru le 23/08/10
(Universal)

http://www.klaxons.net/
http://www.myspace.com/klaxons

A lire également une chronique bien plus dure sur Playlist Society et une autre beaucoup plus positive sur Benzinemag.

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