Beaucoup de choses positives te sont arrivées ces dernières années. Tu gères tout ça avec une certaine sérénité j'ai l'impression?
Oui et non, enfin plutôt non. C'est sur que tout artiste a envie d'être connu, d'être attendu, d'être apprécié. J'ai peut être l'air de gérer ça bien, mais en fin de compte, je ressens une réelle pression. Il y a un vrai décalage entre mon état d'esprit et l'attente des gens. Je veux dire par là que j'ai toujours fait ce que je fais, et pour moi, faire de la musique, c'est une chose naturelle, un artisanat. En quelque sorte, je ne fais que proposer quelque chose. C'est pour cela que le fait d'avoir le sentiment d'être jugé sur ce que je fait me gène. Ceci dit, je n'ai pas encore souffert de mauvaises critiques, je dois donc être absolument paranoïaque.
Je dois maintenant faire l'effort de rester naturel, ce qui est une démarche très paradoxale...
N'y voit absolument rien de péjoratif, mais tu me fais parfois penser à un enfant au milieu de tonnes de jouets ludiques, et que rien ne pourrait perturber. Il y a dans ton univers musical une part de mélancolie et d'insouciance liée à l'enfance n'est-ce pas?
Ma musique est très ambiguë : d'un coté c'est vrai, je vois la création et le jeu comme quelque chose de très ludique. En effet, je passe beaucoup de temps à expérimenter, à créer des structures bizarres sur mon ordinateur, à essayer de jouer de nouveaux instruments, appuyer sur plein de boutons, etc. Cependant mes morceaux ont une vraie prétention de composition. En fait tout ça est très sérieux... J'aime me dire que mes morceaux ont une apparence, un vernis agréable bâtie sur une structure complexe mais souvent invisible. Mon idéal serait d'arriver à faire de la musique sérielle d'ascenseur.
Le projet hommage « This Immortail Coil » t'a permis de collaborer avec différents artistes confirmés. Les affinités ont-elles été immédiate?
On ne peut pas parler d'affinités avec les artistes. Je ne veux pas dire que je ne les apprécie pas, mais simplement que l'affinité n'est pas rentrée en compte dans le processus de création de ce disque. Je ne sais pas comment cela s'est passé pour les autres, mais pour ma part, en ce qui concerne le morceau sur lequel j'ai travaillé, "the dark age of love", je l'ai fait sans voir personne. Ca c'est passé comme ça : j'ai eu la trame du morceau, réalisé par les DAAU, avec Christine Ott aux ondes Martenot. La version n'était vraiment pas top au départ et surtout la tonalité ne convenait pas à Yaël . On m'a envoyé les pistes, et j'ai tout viré, sauf la contrebasse et l'accordéon. En gros j'ai bossé comme quand je bosse pour un remix. Ensuite Christine est venu réenregistrer des ondes à la maison. Puis le morceau est parti chez Yaël, elle a enregistré sa voix et fait jouer David Donatien à la batterie. J'ai découvert le morceau après tout ça. Yaël, je l'ai rencontrée ensuite et on a même joué ce morceau en live sur Nova, sans répéter, avec Matt Elliott en plus. C'est une super musicienne. Son seul défaut, c'est qu'elle ne boit pas d'absinthe.
J'avais cru comprendre un moment qu'il était question de sortir un troisième maxi, le tout formant une trilogie. L'album est finalement devenu la priorité ou l'idée n'est-elle pas abandonnée?
Non, l'idée n'est pas abandonnée ! Pourquoi faire les choses dans l'ordre ? Ca viendra quand ça viendra, et un jour la prophétie s'accomplira, comme dans Indiana Jones et le temple maudit, quand les pierres magiques sont enfin réunies. Je pense qu'on fera alors un coffret luxueux et une grande fête païenne.
Tu as encore beaucoup de morceaux sous le coude? Tu ne risques pas vraiment la panne d'inspiration à priori..?
J'ai confiance en moi, il n'y a pas de raison que ça s'arrête. Et puis honnêtement, j'ai fait tellement de morceaux quand j'étais au lycée que je pourrais au pire redonner vie à certaines pièces enfouies dans mes disques durs poussiéreux. J'étais vraiment un mec cool à l'époque. En plus, même en ce moment, je n'arrive pas à m'empêcher de faire des bébés morceaux. D'après mes statistiques, 12% d'entre eux deviendront grands.
Oui et non, enfin plutôt non. C'est sur que tout artiste a envie d'être connu, d'être attendu, d'être apprécié. J'ai peut être l'air de gérer ça bien, mais en fin de compte, je ressens une réelle pression. Il y a un vrai décalage entre mon état d'esprit et l'attente des gens. Je veux dire par là que j'ai toujours fait ce que je fais, et pour moi, faire de la musique, c'est une chose naturelle, un artisanat. En quelque sorte, je ne fais que proposer quelque chose. C'est pour cela que le fait d'avoir le sentiment d'être jugé sur ce que je fait me gène. Ceci dit, je n'ai pas encore souffert de mauvaises critiques, je dois donc être absolument paranoïaque.
Je dois maintenant faire l'effort de rester naturel, ce qui est une démarche très paradoxale...
N'y voit absolument rien de péjoratif, mais tu me fais parfois penser à un enfant au milieu de tonnes de jouets ludiques, et que rien ne pourrait perturber. Il y a dans ton univers musical une part de mélancolie et d'insouciance liée à l'enfance n'est-ce pas?
Ma musique est très ambiguë : d'un coté c'est vrai, je vois la création et le jeu comme quelque chose de très ludique. En effet, je passe beaucoup de temps à expérimenter, à créer des structures bizarres sur mon ordinateur, à essayer de jouer de nouveaux instruments, appuyer sur plein de boutons, etc. Cependant mes morceaux ont une vraie prétention de composition. En fait tout ça est très sérieux... J'aime me dire que mes morceaux ont une apparence, un vernis agréable bâtie sur une structure complexe mais souvent invisible. Mon idéal serait d'arriver à faire de la musique sérielle d'ascenseur.
Le projet hommage « This Immortail Coil » t'a permis de collaborer avec différents artistes confirmés. Les affinités ont-elles été immédiate?
On ne peut pas parler d'affinités avec les artistes. Je ne veux pas dire que je ne les apprécie pas, mais simplement que l'affinité n'est pas rentrée en compte dans le processus de création de ce disque. Je ne sais pas comment cela s'est passé pour les autres, mais pour ma part, en ce qui concerne le morceau sur lequel j'ai travaillé, "the dark age of love", je l'ai fait sans voir personne. Ca c'est passé comme ça : j'ai eu la trame du morceau, réalisé par les DAAU, avec Christine Ott aux ondes Martenot. La version n'était vraiment pas top au départ et surtout la tonalité ne convenait pas à Yaël . On m'a envoyé les pistes, et j'ai tout viré, sauf la contrebasse et l'accordéon. En gros j'ai bossé comme quand je bosse pour un remix. Ensuite Christine est venu réenregistrer des ondes à la maison. Puis le morceau est parti chez Yaël, elle a enregistré sa voix et fait jouer David Donatien à la batterie. J'ai découvert le morceau après tout ça. Yaël, je l'ai rencontrée ensuite et on a même joué ce morceau en live sur Nova, sans répéter, avec Matt Elliott en plus. C'est une super musicienne. Son seul défaut, c'est qu'elle ne boit pas d'absinthe.
J'avais cru comprendre un moment qu'il était question de sortir un troisième maxi, le tout formant une trilogie. L'album est finalement devenu la priorité ou l'idée n'est-elle pas abandonnée?
Non, l'idée n'est pas abandonnée ! Pourquoi faire les choses dans l'ordre ? Ca viendra quand ça viendra, et un jour la prophétie s'accomplira, comme dans Indiana Jones et le temple maudit, quand les pierres magiques sont enfin réunies. Je pense qu'on fera alors un coffret luxueux et une grande fête païenne.
Tu as encore beaucoup de morceaux sous le coude? Tu ne risques pas vraiment la panne d'inspiration à priori..?
J'ai confiance en moi, il n'y a pas de raison que ça s'arrête. Et puis honnêtement, j'ai fait tellement de morceaux quand j'étais au lycée que je pourrais au pire redonner vie à certaines pièces enfouies dans mes disques durs poussiéreux. J'étais vraiment un mec cool à l'époque. En plus, même en ce moment, je n'arrive pas à m'empêcher de faire des bébés morceaux. D'après mes statistiques, 12% d'entre eux deviendront grands.
(propos recueillis par Cédric B)
CHAPELIER FOU aux Trinitaires (Metz, 04/03/10)
Pour la première date de sa tournée (plus de détails ici), le Chapelier Fou jouait à domicile.
Une salle comble et un public acquis à sa cause, pour un sans faute d'une heure et demie.
Une salle comble et un public acquis à sa cause, pour un sans faute d'une heure et demie.
A lire également ici la chronique de l'album du Chapelier Fou
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